Feuille de quinzaine 471

L’ampleur de ce temps pascal (huit belle semaines !) est ponctuée par deux fêtes solennelles majeures : Ascension et Pentecôte. Cette période traverse aussi le magnifique mois de Marie.

Temps formidablement joyeux : cette joie spécifique des chrétiens est leur plus grand trésor, que personne ne pourra jamais leur ôter. Saint Paul nous encourage dans cet état d’esprit : «  Réjouissez- vous sans cesse dans le Seigneur. N’entretenez aucun souci, mais, en tout besoin, recourez à l’oraison et à la prière » (Phil 4, 4). Puis il ajoute cette précision : « Que l’oraison et la prière soient pénétrées d’action de grâce, pour présenter vos requêtes à Dieu » (Phil 4,6)

Pour de nombreux contemporains, Ascension et Pentecôte se réduisent souvent à des week-end ensoleillés, et l’on trouve plus de monde sur les autoroutes que dans les églises…

Mais à Saint Leu, comme dans de nombreuses paroisses, cette préparation à la Pentecôte va se dérouler selon cette belle tradition du « Cénacle ». Cette neuvaine de prière et de méditation nous fera désirer, pour nous et pour les autres, le fruit de l’Esprit (Galates 5,22). Cette litanie qui nous est tellement nécessaire au quotidien (charité, joie, paix, serviabilité, bonté, confiance dans les autres…) sans laquelle la vie peut vite se transformer en véritable enfer. La triste réalité des guerres en témoigne trop souvent, hélas.

Sauvés de toutes formes de mort par la Passion du Christ, nous sommes divinisés par sa Résurrection.  Et ce don inouï ne s’arrête pas là : le Seigneur aime nous faire goûter sa grâce. Quand nous aimons une personne, n’aimons-nous pas tout partager avec elle ?  C’est vraiment par la force du Saint Esprit que le Salut est donné avec largesse et magnanimité.

La nouvelle traduction liturgique nous fait reconnaître que le sacrifice eucharistique est destiné « à notre bien et celui de toute l’Eglise ». Certains peuvent s’étonner : « Pourquoi seulement l’Eglise ; que devient le monde ? » Saint Augustin, qui a tellement guidé saint Charles de Foucauld, aime rappeler que « l’Eglise, c’est le monde réconcilié ». N’est-ce pas sous la mouvance du Saint Esprit, reçu au cénacle durant la Pentecôte, que s’opère, aujourd’hui encore, cette réconciliation ?

                                   A.B.+