Comment ça se passe un baptême ?

Le baptême nous fait enfant de Dieu, frère ou sœur de notre Sauveur. Nous sommes libérés du péché, arrachés à la mort. Les rites de la célébration du baptême expriment tout cela par des gestes et des signes concrets.


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Le grand jour est arrivé ! Dans quelques instants, Côme, 2 mois, ou Aurélie, 35 ans, va être baptisé. Pour l’un et l’autre, les gestes et paroles qui seront faits et proclamées (dans une même cérémonie ou par étapes, cf. l’encadré ci-dessous « Trois manières de célébrer le baptême »), seront les mêmes. « Le sens et la grâce du sacrement du baptême apparaissent clairement dans les rites de sa célébration », affirme le Catéchisme de l’Église catholique (CEC 1234). Pour comprendre ce qui va se passer, entrons donc dans le détail de ces rites :

– Le signe de la croix, au seuil de la célébration, marque l’empreinte du Christ sur celui qui va lui appartenir et signifie que nous avons été rachetés du péché au prix de sa mort sur la croix.

– La Parole de Dieu illumine de la vérité révélée le candidat et l’assemblée, nourriture par excellence de la foi dont elle suscite la réponse. Le baptême est d’une façon particulière le sacrement de la foi puisqu’il est l’entrée sacramentelle dans la vie de foi.

– Un ou plusieurs exorcismes sont prononcés sur le candidat, puisque le baptême libère du péché et de son instigateur, le diable. Le candidat est oint de l’huile des catéchumènes ou bien le célébrant lui impose la main, et lui (ou ses parents s’il est enfant) renonce explicitement à Satan.

Le saviez-vous ?

Autrefois, le catéchumène adulte renonçait au péché en étant tourné vers l’occident, là où le soleil se couche. Puis il se tournait vers l’orient, là où le soleil se lève (le soleil levant est signe du Christ, notre lumière) et professait sa foi. Enfin, il descendait dans le baptistère, creusé dans le sol, pour être plongé par trois fois dans l’eau et remontait par l’autre côté, tout comme le peuple d’Israël avait traversé la Mer rouge et le Jourdain pour entrer en Terre Promise. On appelait les baptistères « illuminatoires », les lieux où l’on était illuminé par le Christ[1].

Peu à peu, les baptêmes d’enfants ont été de plus en plus courants. L’ablution (verser de l’eau sur la tête par trois fois) s’est alors répandue et les anciens baptistères, remplacés par des « fonts baptismaux » (de fons, fontes : source, fontaine), une cuve en pierre ou en bronze posée sur un socle. S’il n’y a plus l’ancienne gestuelle si symbolique, cela n’empêche pas que les rites et le sens du baptême restent les mêmes !

– La confession de foi est faite par le catéchumène, ou les parents du candidat s’il est enfant.

– L’eau baptismale est consacrée (soit au moment même, soit dans la nuit pascale) par une prière d’épiclèse, c’est-à-dire une invocation de l’Esprit Saint : l’Église demande au Père que, par son Fils, la puissance du Saint-Esprit descende dans cette eau, afin que ceux qui y seront baptisés naissent de l’eau et de l’Esprit.

Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Jean 3, 5
– Le rite essentiel du sacrement, le baptême proprement dit, est accompli de la façon la plus significative par la triple immersion dans l’eau baptismale. Mais depuis l’Antiquité, il peut aussi être conféré en versant par trois fois l’eau sur la tête du candidat. Cette triple ablution ou immersion est accompagnée par les paroles du ministre : « N., je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ».

Qui peut baptiser ?

L’évêque, le prêtre, ou le diacre peuvent baptiser. En cas de nécessité, le peut aussi toute personne, même non baptisée, voulant faire ce que fait l’Église en baptisant. Ce cas extrême manifeste la volonté de Dieu de sauver tous les hommes.

« Personne ne peut se baptiser lui-même ! (…) On aura toujours besoin de quelqu’un pour nous donner ce sacrement au nom du Seigneur, dans un contexte de sollicitude et de partage fraternel. C’est ainsi que, dans l’Histoire, l’un baptise l’autre, puis un autre, et un autre… pour former une chaîne, une chaîne de grâce. » Pape François, 8 janvier 2014

– Le saint chrême, huile parfumée consacrée par l’évêque durant la Semaine sainte, dont le nouveau baptisé est oint, signifie que, comme l’huile imprègne la peau, l’Esprit Saint lui est donné et le consacre à la Trinité.

– Le vêtement blanc symbolise que le baptisé a « revêtu le Christ » (Galates 3, 27) et sa victoire : il est ressuscité avec le Christ.

Comment habiller mon enfant pour son baptême ?

Pour signifier que le baptisé a revêtu le Christ ressuscité, juste après son baptême on lui met une belle robe de baptême blanche ou un gilet de la même couleur, et pour les plus grand une aube ou tout au moins une écharpe blanche. Avant cela, il peut donc être habillé « normalement », et pourquoi pas avec des couleurs.

– Le cierge allumé au cierge pascal signifie que le Christ a illuminé le baptisé, et qu’en lui, il est « la lumière du monde » (Matthieu 5, 14). Le parrain, la marraine et les parents s’engagent à veiller sur la flamme de la foi allumée dans le cœur du bébé baptisé.

– Le Notre Père, la prière des enfants de Dieu, peut être dit par le nouveau baptisé (ou ses parents).

Aussi bien n’avez-vous pas reçu un esprit d’esclaves pour retomber dans la crainte ; vous avez reçu un esprit de fils adoptif qui nous fait écrier Abba ! Père ! Romains 8, 15
– La bénédiction solennelle conclut la célébration. Si le baptisé est un nouveau-né, sa mère est bénie de manière spéciale.

Et la consécration à Marie ?

Parfois, les parents choisissent de consacrer leur enfant à la Sainte Vierge. C’est un beau geste d’offrande et de confiance envers la Mère de tous les baptisés, une façon de le mettre spécialement à son école et sous sa protection pour qu’il appartienne mieux au Christ.

Cette consécration se fait à la fin de la cérémonie du baptême, dans la chapelle dédiée à la Sainte Vierge s’il y en a une. Le bébé peut être mis sur l’autel en signe d’offrande. Une prière de consécration, prévue par le rituel du baptême ou une autre, est récitée. On peut également chanter un chant à la sainte Vierge.

La médaille de baptême, une belle tradition

Représentant la sainte Vierge, le Christ ou le saint patron du baptisé, une médaille (on peut choisir également une croix) est souvent offerte par le parrain et la marraine à leur filleul, après avoir été bénie par le prêtre. Elle rappellera au nouveau baptisé, tout au long de sa vie, son identité de chrétien – il est lui aussi visage du Christ – et lui donnera l’assurance qu’au Ciel, la Sainte Vierge, le Christ et son saint patron prient spécialement pour lui : il peut se tourner vers eux dans toutes les circonstances (joies et peines) de son existence.

Trois manières de célébrer le baptême

Depuis 1963, on distingue les « petits enfants » (en âge de scolarité) qui sont « à même de recevoir le baptême en connaissance de cause[2] » des « tout-petits » (les bébés). Il existe donc trois rituels du baptême selon l’âge et la situation du candidat.

Les gestes énumérés ci-dessus sont faits lors d’une même cérémonie pour les bébés. Les enfants et les adultes, eux, se préparent au baptême lors d’un temps appelé catéchuménat, rythmé par quatre étapes (distribuées différemment pour les uns et pour les autres) :

– l’entrée dans le catéchuménat : le candidat est marqué du signe de la croix ;

– les scrutins, au cours desquels ont lieu les exorcismes. Le mot « scrutin » a deux sens : un vote, « je choisis, je vote moi-même pour Jésus », et le fait de se laisser scruter par Jésus pour se faire guérir.

– la remise du Notre Père et du Je crois en Dieu.

– le baptême proprement dit, qui peut être suivi des deux autres sacrements de l’initiation chrétienne, l’Eucharistie et la confirmation.