Un saint pour aujourd’hui par Colette Fleury

Saint Benoît-Joseph Labre : un saint sur les routes, un saint pour aujourd’hui


Saint Benoît Joseph Labre

Benoît Joseph, un exclu de la vie conventuelle du fait de sa fragilité ; et pourtant profondément communautaire… sans communauté.

Quel paradoxe ! Benoît Joseph, parcourant les routes d’Europe, extrêmement solitaire, mais sans cesse en relation avec Dieu. Benoît Joseph dont l’apparence était celui d’un pauvre vagabond mais resplendissant dans les profondeurs de son être de la beauté et de la bonté de Dieu.

Benoît Joseph toujours en recherche de solitude pour adorer et prier dans les églises mais se faisant frères des gens de la rue dans leur précarité ne pouvant passer à côté de ceux qui avaient faim sans mendier pour eux ou donner sa part de soupe.

Cet être était entièrement tourné vers l’Autre, son Dieu et vers l’autre, son frère. Vivre dans l’intimité du Christ et d’une façon particulière du Christ humilié lui a permis de porter à un très haut point d’incandescence sa passion pour Dieu et sa passion de l’homme surtout pour l’humilié, le méprisé, le marginalisé.

Benoît Joseph n’a rien écrit mais aujourd’hui, par toute sa vie, il est parole. A tous les «paumés» cherchant un sens à leur vie – et n’est-ce pas chacun de nous ?-il révèle qu’au milieu des angoisses, des situations les plus désespérées, un chemin de confiance peut s’ouvrir, qu’une Présence nous accompagne sur la route où nous marchons.

Aujourd’hui encore la vie de Benoît est signe pour notre monde. Aujourd’hui encore, il intercède pour les pauvres, les marginaux. A Saint Leu, une chapelle lui est dédiée. La chapelle St Benoît Joseph Labre est un lieu de mémoire et de prière pour les frères et soeurs de la rue décédés.

Dans cette chapelle, nous avons inscrit leur nom, leur date de naissance et de décès sur des cadres aux murs. Les gens de la rue aiment venir y prier et faire mémoire de ceux maintenant décédés qui ont partagé leur «galère».

Les gens de la rue ne sont pas les seuls à venir s’y recueillir. Pendant les journées du patrimoine, la grâce m’a été donnée d’expliquer, à plusieurs reprises, la vie de Benoît-Joseph Labre, la signification de la chapelle mais aussi celle du sceau de la vision de St Jean de Matha.

Ce fut une joie pour moi de percevoir combien le message de Benoît Joseph et celui de la vision de St Jean de Matha disant la libération offerte à tous, peuvent aujourd’hui encore, et plus que jamais, toucher les coeurs.

Benoît Joseph, tout comme St Jean de Matha, nous invite à plus d’intimité avec le Christ pour aimer mieux et plus largement nos frères, pas seulement ceux de notre clan mais bien plus profondément ceux qui ne nous apparaissent pas au prime abord aimables.

Benoît Joseph nous invite à aller au delà des apparences. C’est ce que les enfants de Rome ont compris. ils avaient vu un Saint en cet homme loqueteux.

A l’annonce de la mort de Benoît Joseph, ils se sont mis à courir, parcourant les rues de -Rome en criant :  » Le Saint est mort, le Saint est mort… !!!»

Colette Fleury