Histoire de l’église Saint-Leu – Saint-Gilles à Paris

L’histoire d’une église, ce n’est pas uniquement l’histoire des pierres qui la composent mais l’histoire de toute une tradition de foi, l’histoire de toute une assemblée de chrétiens qui, depuis plusieurs siècles, se sont battus pour témoigner de leur foi dans ce quartier.


Sans eux nous ne serions pas ici aujourd’hui ! Cela me semble donc important de connaître ces paroissiens d’hier qui, avec tout ce qu’ils ont laissé, nous donnent un témoignage de foi dont nous essayons, d’une façon ou d’une autre, d’assurer la continuité aujourd’hui.

Pour plus de clarté, cet exposé essayera de respecter la chronologie, mais je rajouterai quelques apartés sur des événements qui me semblent particulièrement significatifs pour nous aujourd’hui.

En fait, plusieurs historiques de notre église sont possibles. Toutes les thèses dont j’ai eu connaissance ne concordent pas : ce que je vais dire provient à la fois de ce que j’ai trouvé sur l’histoire de l’église et l’histoire du quartier, relevées dans les différentes archives qui viennent de l’église.

La rue Saint Denis

Nous sommes ici dans la rue Saint Denis, ancienne voie royale, qu’empruntaient les cortèges lors de l’entrée solennelle des rois dans Paris après leur couronnement, ou lors des enterrements des rois de France en la Basilique de Saint Denis.

Tout au long de cette voie, se sont édifiées, au cours des siècles, bon nombre d’églises : il fut un temps, en effet, à l’époque médiévale, où en longeant les deux grandes artères du Paris de l’époque, les deux rues parallèles Saint Denis et Saint Martin, on ne pouvait pas faire cent pas entre les maisons serrées, sous les auvents et les enseignes des marchands, sans rencontrer quelque édifice religieux, pignon d’hôpital ou portail d’église.

Dans les environs se trouvaient la Chapelle du Châtelet, l’Hôpital Sainte Catherine, l’église Sainte Opportune, l’Eglise Saint Josse, la Collégiale du Sépulcre, la Chapelle Saint Michard à côté du Cimetière des Innocents, le Monastère de Saint Magloire, Saint Jacques de la Boucherie, Saint Julien des Ménestrels, l’Abbaye de Saint Martin, l’Hôpital Saint Jacques (en face de Saint Leu), l’Eglise Saint Sauveur, le Couvent des Filles Dieu… et j’en oublie sûrement !

De tous ces édifices, l’un des seuls qui reste à ce jour est notre église.

Connaître son histoire est donc particulièrement important pour pouvoir imaginer toute la vie du quartier qui nous entoure car son histoire est un témoignage de ce que fut la vie d’une petite paroisse, la plus petite et la plus pauvre de Paris qui, à travers toutes les vicissitudes (démolitions, ventes, menaces de fermeture définitive, etc…) qu’elle subit sous la Révolution, sous la Commune ou encore au début de ce siècle, su rester fidèle à elle-même, fidèle au quartier qui l’entoure et duquel elle continue aujourd’hui à dépendre étroitement.

L’origine de l’église – elle remonte au XIIIe siècle

Il y avait alors entre les numéros 84 et 92 de la rue St Denis, une abbaye, l’Abbaye Saint Magloire, qui était occupée par des Bénédictins. De nombreuses personnes s’étaient installées dans les environs de l’Abbaye pour y travailler la terre.
Pour répondre aux besoins de ses fidèles, regroupés dans le bourg dit « Bourg l’Abbé » (d’où la rue du même nom), fut construite en 1235 une petite chapelle dédiée à Saint Gilles.

Le quartier s’est, ensuite, beaucoup développé avec l’implantation de nombreux artisans qui se groupèrent dans des rues avoisinantes portant le nom de leur métier (rue de la Ferronnerie, de la Cordonnerie, de la Chanvrerie, de la Lingerie…). La Chapelle devenait trop petite et menaçait de tomber en ruine.

De plus l’assistance de plus en plus nombreuse faisait du bruit pendant les offices et gênait les moines !

Parallèlement, s’édifiaient tous les édifices religieux que je vous ai cités (Hôpital de la Trinité, l’Hôpital et l’Eglise du Saint Sépulcre en 1326 et, surtout, l’Hôpital Saint Jacques destiné aux pèlerins partant pour Saint Jacques de Compostelle (Saint Ignace de Loyola y a longtemps prodigué des soins aux malades et rien n’empêche de penser qu’il devait parfois traverser la rue pour venir prier à Saint Leu).

L’importance de la population du quartier au début du XIVème siècle et la petitesse de la Chapelle Saint Gilles, rendirent nécessaire la construction d’une église plus adaptée : on édifia donc, en 1319, et à l’emplacement de la nef actuelle une église qui prit le nom de Saint Leu – Saint Gilles.

Saint Gilles, a vécu en Provence comme ermite, au VIIe siècle ; il était connu par la légende pour avoir été nourri par une biche qu’il avait sauvée des chasseurs.

Saint Leu, (ou Saint Loup) évêque de Sens au VIe siècle, protecteur des enfants, est un saint dont les nombreux miracles ont fait qu’il était l’usage, dans plusieurs familles de Paris et des environs, de porter à St Leu ou de recommander les enfants nouveau-nés. Aussi bien les rois et les nobles de France que les artisans et ouvriers de ce quartier, recouraient à sa protection.

Il se trouve que ces deux saints étaient célébrés le même jour, le premier dimanche de Septembre et que, depuis l’origine de cette église (1319), ils furent tous deux ses protecteurs.

A ces deux patrons que nous connaissons, il faut ajouter une troisième, Sainte Cordule. J’ai en effet, retrouvé dans certains documents, la trace de cette sainte peu connue qui semble avoir été (mais à quelle époque ?) le troisième patron de notre église. Sa fête se célébrait le dimanche qui suivait le 21 octobre.

Sainte Cordule est née en Grande Bretagne vers le Ve siècle. Une persécution menaçant « sa foi et sa virginité », elle s’embarqua avec quelques compagnes à la suite de Saint Ursule, leur Supérieure, pour Cologne où elles moururent vierges et martyres.

La période prérévolutionnaire

L’église Saint Leu Saint Gilles prit régulièrement part aux grandes manifestations de la rue Saint Denis, à savoir entre autres les entrées et obsèques des Rois et Reines de France.

Elle participa également aux processions solennelles qui eurent lieu lors du départ de Saint Louis en Croisade en 1248, ainsi que lors du retour du corps de Saint Louis.

Les Chevaliers du Saint Sépulcre

En 1325, les membres d’une confrérie, les Chevaliers du Saint Sépulcre, bâtirent rue Saint Denis une église à laquelle ils donnèrent le nom de Saint Sépulcre. Cette confrérie réunissait des chevaliers qui avaient été au cours des Croisades, armés sur le tombeau du Christ en Palestine, ainsi que de nombreux pèlerins allant en Terre Sainte.

En 1780, leur église ayant été détruite (et remplacée par une maison de commerce « la Cour Batave »), ils choisirent pour église capitulaire l’église Saint Leu (à 200 mètres de leur église) : une crypte fut aménagée sous le chœur par eux, pour leur permettre d’y tenir chapitre et d’y célébrer des offices. Ils y déposèrent un gisant et quelques tableaux provenant de leur ancienne église.

A partir de 1828, et surtout après la Révolution de 1830, les Chevaliers se dispersèrent. Ce n’est que 100 ans plus tard, presque jour pour jour, qu’ils réintégrèrent solennellement leur église capitulaire de Saint Leu – Saint Gilles sur la demande du Chanoine Panel, le curé d’alors.

Mais revenons à l’époque prérévolutionnaire…

L’accroissement progressif du quartier entraînant un important essor de l’église, le premier registre d’état civil y fut créé en 1533.

Il y avait une œuvre philanthropique appelée Fabrique de Saint Leu, dont les membres nommés marguilliers (étymologiquement « garde rôle ») assumaient beaucoup de responsabilités quant aux décisions à prendre concernant aussi bien les questions culturelles, que l’entretien de l’église (aménagement, ornementation…) que la gestion financière de bon nombre d’œuvres sociales : on sait ainsi, par les archives, que la Fabrique de Saint Leu versait des pensions à des vieillards, distribuait du lait à des nourrices, fournissait du linge aux sœurs pour les soins aux malades, finançait des mises en apprentissage pour des enfants, distribuait du pain, de la viande, des médicaments aux plus nécessiteux de la paroisse etc.…

Parallèlement à tout cela, l’église connut également des scandales de différents ordres. L’un d’eux était lié à une troupe de théâtre installée dans le quartier et qui avait mauvaise réputation. La plupart furent cependant liés aux querelles théologiques et aux guerres de religions de l’époque. Entre 1612 et 1762, plusieurs de ses curés furent arrêtés et interdits de fonctions ecclésiastiques pour avoir émis des théories théologiques jugées hérétiques, ou pour avoir refusé d’administrer des sacrements.

La Révolution Française

La loi du 4 février 1791 divise Paris en 33 paroisses au lieu des 52 existant auparavant. Saint Leu fait partie des nouvelles paroisses. Les prêtres sont élus et doivent prêter serment.

En 1793 on y enlève tous les signes de royauté ou de féodalité : suppression des épitaphes, des mausolées, des fleurs de lys du clocher, des armoiries ainsi que deux cloches, car les églises n’étaient plus autorisées à en avoir plus d’une !

Le Comité Révolutionnaire des Lombards décide la fermeture de Saint Leu le 24 Brumaire. L’église est alors transformée en dépôt pour les réserves de salaisons des charcutiers de la section des Lombards, ce qui laisse imaginer les ravages que dû provoquer l’humidité sur les pierres et les piliers de l’église.

L’église fut ensuite louée et vendue à plusieurs reprises malgré les vigoureuses interventions de son curé d’alors, l’Abbé Morel, qui en mourut de chagrin, et ruiné pour avoir essayé, en la louant, de garder l’église au culte catholique.

Napoléon et le Concordat

La paix religieuse ne reviendra qu’avec le Concordat en 1801, mais à Saint Leu la restauration fut plus longue à cause des loyers exorbitants qui étaient demandés aux curés pour y assurer leurs fonctions ecclésiastiques.
En 1811, ces mêmes problèmes financiers font qu’elle menace d’être supprimée et Saint Leu n’a pu être conservée que grâce aux interventions de son curé, l’Abbé Martinet, qui alla plaider la cause de notre église auprès de l’Empereur Napoléon 1er.

Un temps d’accalmie et de nouveau la tourmente…

L’église connut alors une période de quelques années un peu plus calmes, marquée surtout par les réparations des dommages entraînés par la Révolution et par la translation des reliques de Sainte Hélène à Saint Leu par les Chevaliers de l’Ordre du Saint Sépulcre de Jérusalem le 29 novembre 1819. Ces reliques, vénérées autrefois à l’abbaye d’Hauvilliers près d’Epernay, furent ramenées par les Chevaliers à Saint Leu, et placées dans un reliquaire au départ dans la crypte, puis en 1823 au-dessus du maître autel, avant d’être à nouveau, il y a quelques années, placées à nouveau à leur emplacement actuel dans la crypte.

Cette période de paix fut de courte durée puisqu’en 1830 la rue Saint Denis fut remplie de barricades et connut de violentes émeutes : l’église Saint Leu, située au beau milieu de la bataille, permit d’y soigner de nombreux blessés.

Les échoppes qui entouraient le portail de Saint Leu furent démolies en 1845. Le portail fut complètement remis à neuf en 1848, cependant que lors de la Révolution de 1848, l’église fut envahie plusieurs jours par un corps de gardes qui y causa de nombreux dommages.

Mais les mutilation les plus importantes furent, sans nul doute, causées quelques années plus tard par le percement du Boulevard Sébastopol qui, en rabotant le chevet de l’église de près de cinq mètres, supprima trois chapelles. En contrepartie fut édifiée par Baltard la grande salle adjacente à l’église, pour servir de chapelle de la Vierge.

Ce même Baltard fit également d’importants travaux de restauration, qui permirent entre autres d’accueillir en 1868 les grandes orgues, faites par Clicquot (dont une partie fut classée monument historique en 1968).

Pendant la Commune (1871)

L’église est à nouveau fermée, son curé, l’Abbé Lartigue, est arrêté. Il ne fut relâché que plusieurs mois après, comme en témoigne la plaque commémorative que l’on peut encore voir aujourd’hui dans l’église.

Pendant la Commune, l’église fut de nombreuses fois profanée, et subit même un bombardement volontaire à l’intérieur même de l’église, ce qui provoqua un véritable carnage de toutes les statues qui s’y trouvaient.

La séparation de l’Église et de l’État

Nous arrivons ensuite au début du XXe siècle : 1905 est marquée par la loi sur la séparation de l’Église et de l’État, et la suppression des Marguilliers qui composaient le Conseil de Fabrique (devenu ensuite Conseil Paroissial… puis Conseil de Communauté et actuel Conseil Pastoral).

La ville de Paris récupéra tous les locaux attenant aux églises et, à nouveau, faute de moyens suffisants, l’église ne pus garder le grand presbytère dont elle disposait – cet immeuble fut successivement occupé par un musée d’hygiène, le service du Logement de Ville de Paris, le service de liquidation des dommages causés par l’occupation allemande, le service du bois, puis celui du charbon et en 1950 par un centre pour les colonies de vacances.

Les religieuses de Saint Leu

En 1921, les sœurs qui étaient depuis de nombreuses années attachées à l’église et qui avaient un appartement rue aux Ours, durent partir.

Il n’est peut être pas inutile pour nous de s’attarder quelques instants sur l’histoire de ces religieuses qui, entre 1873 et 1921 ont été liées à la vie de Saint Leu.

L’Abbé Largentier, curé de Saint Leu de 1873 à 1833, avait fondé la Congrégation des Sœurs Auxiliatrices de l’Immaculée Conception. Ces religieuses secondaient efficacement le curé de la paroisse auprès des malades, des pauvres, des enfants… et avaient en charge un certain nombre d’œuvres paroissiales.

Les premières, à la fin du XIXe siècle, logeaient dans un petit appartement proche de la paroisse (rue aux Ours). D’autres leur ont succédé jusqu’en 1921 ; après quoi, alors que la Congrégation prospérait, trois d’entre elles se sont installées, grâce à l’Abbé Tournade, dans la maison des œuvres de la paroisse qu’il avait créée vers les années 1934, 11 rue Tiquetonne.

En 1938, la Congrégation manquant de « recrues » fut obligée de supprimer ses communautés les moins importantes en nombre dont celle de Saint Leu, ce qui souleva alors une vague de protestations de la part des paroissiens qui, avec force protestations, lettres et pétitions à l’Archevêque de PARIS obtinrent, non pas comme ils le voulaient au départ de garder « leurs » sœurs, mais que leur soient envoyées trois autres sœurs, cette fois-ci de la Congrégation de Sainte Marie de la Présentation qui vinrent continuer à accomplir les tâches de celles qui les avaient précédées.

Ceci pour montrer que pendant de longues années, des religieuses se sont succédées ici, toujours en petit nombre, logeant toujours dans un petit appartement proche de la paroisse, avec très peu de moyens matériels et toujours très appréciées et du curé et des paroissiens ainsi qu’en témoignent des lettres et des articles que j’ai pu trouver dans les archives.

Les années 1920 – 1930

Mais revenons aux années 1920-1930 qui furent marquées de nombreuses réalisations, essentiellement dues à son curé d’alors, l’Abbé Panel.

L’éclairage électrique est installé en 1923. L’Abbé Panel fonde la Confrérie de la Sainte Croix qui, sous le patronage de Sainte Hélène, organisa de nombreuses fêtes et cérémonies religieuses. En 1926, il fit placer le Christ en croix, grandeur nature, sculpté par Cordonnier et le mit dans la chapelle latérale où l’on peut toujours l’admirer aujourd’hui.

C’est encore lui qui s’efforce de faire revenir les Chevaliers du Saint Sépulcre de Jérusalem : leur réintégration à Saint Leu fut solennellement célébrée en octobre 1928, sous la présidence de Monseigneur Dubois Archevêque de Paris (une plaque en témoigne dans l’église).

En 1930 fut créé le Comité des Amis de Saint Leu – Saint Gilles, les membres fondateurs portent des noms célèbres, la Duchesse de Vendôme, le Maréchal Lyautey, Pierre Taittinger, Madame Maurice Barres… Groupés en association loi 1901, tous ces membres s’efforçaient de réunir les moyens financiers nécessaires à la restructuration et à l’entretien de l’église.

En 1935, on fête le 7e centenaire de l’église Saint Leu – Saint Gilles : ce fut l’occasion de grandes manifestations solennelles, présidées par Monseigneur Verdier, Archevêque de Paris, dont s’est largement fait l’écho la presse parisienne d’alors.

A partir de 1935 fut aussi créé un bulletin paroissial dont nous avons conservé de nombreux numéros des années 1935 à 1939, et où nous avons trouvé beaucoup d’éléments concernant la vie de la paroisse à cette époque.

Survient ensuite la guerre, et je ne sais pour quelles raisons, nous n’avons plus d’archives pour les 25 années qui ont suivi. Il faudrait interviewer des habitants du quartier et peut-être interroger Saint Eustache car il semble que peu à peu la vie paroissiale, pourtant dense avant la guerre, se soit peu à peu amenuisée sans toutefois jamais s’éteindre complètement.

L’époque actuelle

La vie a repris avec l’arrivée de notre communauté en 1975-1976: une communauté d’élection, composée de prêtres, de religieuses dominicaines et de laïcs. Certains de ceux-ci vivent dans le quartier, d’autres viennent de différents lieux de Paris et de la banlieue.

La communauté est née avec le désir de l’archevêque de Paris, Mgr Marty, à l’époque, de témoigner d’une présence chrétienne dans ce quartier, lieu de passage entre ce qui allait devenir le Forum des Halles et le centre Georges Pompidou.
Dès le départ, l’accent est mis sur la prière, la vie fraternelle, une disponibilité et un accueil à l’égard du quartier et de ceux qui y passent.

Depuis le mois de mai 2001, s’ajoute à cette mission celle confiée par le Diocèse, d’un nouveau territoire paroissial ayant pour axe central, la rue Saint-Denis.
Il ne m’appartient pas de faire l’histoire de ces dernières années.

Je voudrais, en guise de conclusion souligner deux choses :

Premièrement, le fait que la vie de notre église a toujours été le reflet de la vie du quartier qui l’entoure, et de la vie même de Paris. C’est probablement le cas de l’histoire de toute église (encore plus que tout autre édifice), mais c’est encore plus visible pour celle de Saint Leu, peut-être parce qu’elle est située au centre de Paris, peut-être aussi parce que les paroissiens ont toujours voulu êtres proches de ce qui se vivait aussi en dehors de ses murs. Cette non coupure entre l’intérieur et l’extérieur de l’église, se poursuit aujourd’hui à travers l’accueil, et la prière dans la rue.

Deuxièmement, l’importance des laïcs qui ont fortement imprégné la vie de la paroisse, que ce soit le Conseil de Fabrique, en tant que  » garde rôle « , le Comité des Amis de Saint Leu en 1930, les sœurs vivant en appartement à proximité….
Malgré le fait que Saint Leu ait toujours été la paroisse la plus pauvre et la plus petite de Paris, malgré toutes les vicissitudes qu’elle a traversées au cours des siècles, elle est toujours là.
C’est pour moi le signe qu’au-delà des faits historiques, au-delà des parchemins, au-delà des pierres qui composent l’église, il y a non seulement la présence invisible de tous ces milliers de chrétiens qui, avant nous, ont essayé de témoigner leur foi, mais également et surtout la présence de Dieu qui se manifeste à travers tout cela.

D’après une communication de Christine Garcette

Faite le 10 octobre 2004